• Bayrou dénonce la collusion-Tapie Sarkozy

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    France

    Un pacte scellé entre Tapie et Sarkozy ?

    BERNARD DELATTRE

    Mis en ligne le 18/07/2008

    Dans le dossier Adidas, le sulfureux homme d'affaires va enfin toucher le magot. L'Elysée est soupçonnée d'être derrière cet arbitrage ruineux pour le contribuable. Objectif présumé ? Affaiblir encore la gauche en relançant Tapie en politique.

    Le magot. Après des années de vaches maigres, l'ex-homme d'affaires et ministre mitterrandien Bernard Tapie s'apprête à toucher le magot. Vendredi dernier, à propos du dossier Adidas, un tribunal arbitral a statué en sa faveur dans le contentieux qui l'oppose depuis près de quinze ans au Consortium de réalisation (CDR, l'organisme public chargé de gérer le passif de l'ex-banque du Crédit lyonnais).

    Fin 1992, alors ministre du gouvernement Bérégovoy, Bernard Tapie avait chargé le Crédit lyonnais de vendre sa participation dans la société Adidas. A l'issue d'un montage financier complexe, voire occulte, la banque avait ensuite à son tour revendu la société et empoché au passage une faramineuse plus-value. Bernard Tapie s'était senti floué. Le tribunal arbitral vient d'estimer qu'en effet, le Crédit lyonnais avait manqué de loyauté à son égard. L'ex-industriel recevra donc plusieurs centaines de millions d'euros (le montant exact sera fixé la semaine prochaine) à titre de dédommagements. Cet arbitrage déjuge la Cour de Cassation qui, en 2006, avait refusé d'indemniser Bernard Tapie. Et permet à ce dernier, déduction faite de ses dettes fiscales et sociales, d'empocher quelque 40 millions d'euros.

    Cette procédure d'arbitrage est prévue en droit français. Jeudi, elle n'en a pas moins fait sortir de ses gonds le leader centriste François Bayrou. L'ancien homme d'affaires va "toucher des centaines de millions d'euros sur le dos des contribuables", s'est insurgé le président du Modem.

    "Connivences, protections"

    François Bayrou accuse le ministère des Finances d'avoir sciemment accepté cette procédure d'arbitrage "pour éviter la décision de justice dont on savait qu'elle serait défavorable à Bernard Tapie". Ce dernier aurait donc bénéficié de "protections au plus haut niveau". En clair : de "connivences", de "facilités", de "préférences et influences discrètes" à l'Elysée. Le Modem exige une commission d'enquête parlementaire. Le PS, lui aussi, veut que la commission des Finances de l'Assemblée nationale (qu'il préside) se penche sur les raisons pour lesquelles, dans ce dossier, la justice ordinaire a été dessaisie au profit d'un tribunal arbitral.

    Derrière cette affaire, Nicolas Sarkozy est soupçonné en fait d'avoir aidé Bernard Tapie à se renflouer dans le dossier Adidas en échange de son retour en politique sous la bannière de l' "ouverture" sarkozyste. L'ex-ministre, qui est de nouveau éligible, pourrait être candidat aux élections européennes de 2009. Et/ou il pourrait contribuer à la reconstitution, au centre droit, du vieux Parti radical, aujourd'hui scindé entre le Parti radical valoisien, associé à l'UMP, et le Parti radical de gauche (PRG), allié au PS. Dans l'un et/ou l'autre cas, la gauche serait encore un peu plus déstabilisée.

    Plausible ? Les radicaux de droite sont aujourd'hui dirigés par Jean-Louis Borloo, le n° 2 du gouvernement, qui a toujours été l'ami de Bernard Tapie. Le PRG, lui, a déjà des velléités de rejoindre l' "ouverture" sarkozyste. Ainsi, dernier exemple en date, lundi au Congrès de Versailles, à l'inverse du reste de la gauche, il votera le projet de loi de réforme institutionnelle en échange de la promesse de l'Elysée de pouvoir bientôt constituer un groupe (et donc de disposer de plus de moyens) à l'Assemblée.

    Une alliance entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie serait d'autant moins à exclure qu'aux dernières élections présidentielles, le second ne s'est pas privé d'attaquer Ségolène Royal et d'appeler à voter pour le candidat de l'UMP. Pour l'Elysée, toutefois, cette union avec un homme d'affaires aussi sulfureux, multirécidiviste condamné pour fraude fiscale et corruption, ne serait pas sans risque. Par exemple, elle ne ferait que renforcer les attaques de socialistes comme Ségolène Royal, toujours prompte à dénoncer les "collusions" du "clan" Sarkozy avec les milieux d'affaires.


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