• Dimanche 25 mars 2007

    Les élans de Ségolène Royal en faveur des symboles de la nation - le drapeau tricolore et La Marseillaise - lui ont valu une volée de bois vert à gauche, comme au centre, à droite et à l'extrême droite, et un soutien discret du Parti socialiste.

    S'emparant du thème de l'identité nationale, avancé d'abord par Nicolas Sarkozy, la candidate socialiste a appelé vendredi les Français à avoir chez eux un drapeau tricolore et à l'exposer à leurs fenêtres le jour de la fête nationale. Elle s'est aussi révélée fervente partisane de la Marseillaise, "un très beau chant porteur d'avancée de civilisation" et a annoncé parallèlement son slogan de campagne "La France présidente".

    "La nation est vivante" et "il faut en parler de manière équilibrée et non obsessionnelle", a réagi le candidat UDF François Bayrou, qui a accusé ses deux principaux rivaux de se lancer "dans une course poursuite" sur la question de l'identité nationale. "La nation", selon lui, "n'est pas un problème" mais "a des problèmes: chômage, éducation, environnement, exclusion, économie".

    De son côté, le candidat du FN, Jean-Marie Le Pen, a dénoncé "l'hypocrisie électorale" de ses concurrents. "Un passeport ou une carte d'identité n'ont jamais fait une nationalité, et un drapeau n'a jamais fait un patriote", a déclaré M. Le Pen qui revendique les thèmes nationalistes.

    Quant à l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, il s'est dit "inquiet" de voir Ségolène Royal se "prendre pour la France avec le drapeau". "Je trouve qu'elle fait une confusion entre sa personne et la France. Personne n'a le monopole de la France", a-t-il dit.

    A gauche du PS, les réactions ont été vives. Pour la candidate communiste Marie-George Buffet, La Marseillaise et le drapeau tricolore sont "des symboles qui appartiennent au peuple" et il ne faut pas "se les disputer comme des bouts de chiffon".

    Plus virulent, Olivier Besancenot, candidat de la LCR, a affirmé: "Ca me choque et ça me fait flipper". Selon lui, dans les cités et les usines, "les gens s'en foutent qu'on leur propose un drapeau bleu blanc rouge dans leur foyer", ils "ont besoin de chauffage, d'électricité, d'un emploi correctement rémunéré et parfois même, ils ont besoin d'un logement tout court".

    Pour Arlette Laguiller, "le nationalisme est un poison". "Je trouve cela terrible, que parce que Nicolas Sarkozy cligne de l'oeil vers l'électorat de Le Pen que Mme Royal, finalement, aille vers le nationalisme de Nicolas Sarkozy", a affirmé la candidate de LO.

    José Bové n'a pas été en reste. Il a accusé Mme Royal de se lancer "dans une troublante surenchère nationale" et de vouloir "américaniser le pays par l'exposition du drapeau français à toutes les fenêtres". Avec son slogan, Mme Royal "enfonce dangereusement le clou", s'est-il aussi inquiété. Pour le candidat altermondialiste, "le chauvinisme et le nationalisme n'ont jamais été des valeurs de gauche".

    Au PS, quelques voix se sont levées pour soutenir la candidate. Jean-Marc Ayrault, chef de file des députés, a expliqué qu'elle entendait "réhabiliter le patriotisme du coeur", alors que Nicolas Sarkozy "véhicule un patriotisme de la peur".

    Le secrétaire national PS à l'égalité, Faouzi Lamdaoui, a jugé qu'il était "du devoir de la gauche de restituer au peuple les symboles de nation", tandis que Julien Dray, porte-parole de la candidate, a fait valoir qu'il s'agissait "de ne pas laisser les attributs de la République à d'autres".

    Mots clés : Présidentielle partis PS nation 
    AUTRES ARTICLES

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique