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    À Argenteuil, le chasseur de pauvres touche les ASSEDIC

    Le vice-président UMP du conseil général du Val-d’Oise, va-t-en-guerre contre les SDF, touche une confortable indemnité de chômage depuis 2005.

    A priori, rien d’illégal ! On peut être premier adjoint au maire d’Argenteuil, conseiller général et vice-président du conseil général, cumuler les indemnités liées à ces différentes fonctions, et percevoir de substantielles indemnités de chômage des ASSEDIC : 75,32 euros par jour, samedis et dimanches inclus. Soit plus de 2 250 euros par mois. Fort heureusement, un chômeur a le droit d’être élu et de bénéficier, comme n’importe lequel des salariés licenciés, de droits sociaux. L’UMP valdoisien concerné, Philippe Métézeau, peut légitimement dire qu’il n’a commis aucun délit. Mais si les faits ne relèvent pas du pénal, ils posent néanmoins un problème de morale.

    Philippe Métézeau est notoirement connu à Argenteuil comme un élu implacable avec les pauvres. Administrateur à l’office HLM, il participe sans état d’âme au lancement de la terrible mécanique de l’exclusion sociale : les expulsions locatives ! Une cinquantaine en 2007 ! Haro sur ces pauvres qui n’arrivent plus à payer leurs loyers et qui sont qualifiés de « mauvais payeurs ». Membre de la commission départementale affaires sociales, logement, emploi, santé, Philippe Métézeau n’a pas été le dernier à pousser à la radiation de nombreux érémistes, « coupables » de ne pas avoir satisfait aux nombreuses exigences administratives, notamment dans la recherche d’un emploi. Pauvre, n’est-ce pas un synonyme de fraudeur et de parasite dans certaines sphères proches du pouvoir ?

    Rappelez-vous le Malodor, ce produit répulsif que le député maire UMP d’Argenteuil, Georges Mothron, voulait utiliser contre les SDF. L’affaire avait scandalisé la France entière et dégradé une image de la ville déjà entachée par la « karchérisation » promise par Nicolas Sarkozy en visite sur la dalle de la ZAC. De l’usage du Karcher à celui du Malodor, la vision sociale reste la même… En qualité de maire adjoint, Philippe Métézeau ne s’était pas désolidarisé de la chasse aux plus pauvres avec le Malodor. Aujourd’hui, certains, dans l’entourage même du maire, n’hésitent pas à affirmer que l’idée venait… du premier adjoint, ce que l’intéressé dément. L’ambiance s’est passablement dégradée au sein de la majorité sarkozyenne de la ville puisque l’information concernant les allocations chômage de cet élu nous a été donnée par… des membres de l’UMP !

    Les vérifications que nous avons effectuées confirment bien que Philippe Métézeau a perçu de juillet 2005 (date de sa « démission » de l’Institut Pasteur) au 31 décembre dernier 769 indemnités journalières. Soit 57 619 euros ! Il a été dispensé de recherche d’emploi. Le mot « démission » a été prononcé par l’intéressé, face à la candidate de la gauche unie Marie-José Cayzac (PCF), le 8 février 2008 au cours d’un débat sur Radio Enghien : « Il y a trois ans, a-t-il assuré, j’ai décidé de démissionner de l’Institut Pasteur… Pour moi, c’était un choix, je voulais exercer pleinement mes mandats. » Le problème, c’est que cette noble motivation n’est pas conforme à la réalité. Comment un salarié qui démissionne sans raison légitime (la raison évoquée n’en est pas une) peut-il percevoir des indemnités des ASSEDIC ? Philippe Métézeau, joint par téléphone, a reconnu qu’il avait « accepté un licenciement, car (il n’est) pas loin de la retraite ». Et il revendique la transparence : « Je n’ai rien à cacher ! » dit-il, ajoutant que « la question de fond » mérite d’être posée « en dehors de son cas personnel ». « La politique n’est pas un métier. Or, il n’existe pas de statut pour l’élu qui perd son emploi ! » Philippe Métézeau regrette sans doute (mais un peu tard) le rejet par les différentes majorités de droite à l’Assemblée nationale des projets de statut de l’élu proposés par la gauche. Il ajoute : « Si je ne suis pas réélu dimanche prochain, je n’aurais plus de ressources, plus de Sécurité sociale… » Émouvante découverte que celle de la précarité… Première victime d’un règlement de comptes interne, Philippe Métézeau a refusé de confirmer ou d’infirmer les informations qui nous ont été transmises et qui révèlent que d’autres élus de la majorité municipale bénéficient d’avantages sociaux indus, pour eux-mêmes ou pour leurs proches. Marie-José Cayzac avoue sa « désagréable surprise » : « Philippe Métézeau est pour moi un adversaire politique. Je n’imaginais pas qu’il exigeait des plus pauvres une rigueur morale qu’il ne s’appliquait pas à lui-même ! »

    Candidat aux élections municipales et aux cantonales Philippe Métézeau redoute le verdict des urnes, dimanche prochain. Si le suffrage universel ne lui est pas favorable, il lui restera à survivre jusqu’à la retraite avec, rassurez-vous, une indemnité de chômage nettement supérieure au salaire des laborantins de l’Institut Pasteur.
    Serge Garde L'HUMANITÉ

    • Un site à visiter : http://www.argenteuil95.com


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  • Argenteuil : Philippe Métézeau (UMP) perçoit une indémnité chômage depuis 2005
    (6/03/2008 16:17)

    Epinglé par le quotidien L'Humanité dans son édition du 5 mars dernier, le numéro deux de la ville d'Argenteuil et vice-président UMP du conseil général, Philippe Métézeau, dénonce « un article ordurier visant à déstabiliser l'équipe municipale en place, à seulement quelques jours du scrutin ». Depuis juillet 2005, Philippe Métézau a touché 57619 euros des ASSEDICS. Rien d'illégal.

     Le « salaire » des élus reste un sujet tabou. Beaucoup ne l'avouent que du bout des lèvres. Certains vont jusqu'à refuser de le dévoiler, comme Philippe Métézeau. « Je gagne la même chose que n'importe quel élu qui a les mêmes responsabilités que moi. Nous sommes tous logés à la même enseigne, je n'ai pas à répondre à partir de ma situation personnelle », déclare l’élu val-d'oisien.

    En cumulant leurs différentes casquettes, les élus ne peuvent recevoir plus de 8036 euros brut par mois. On peut également comme M. Métézeau, touché 2250 euros par mois des ASSEDICS et cumuler des indémnités liées à des fonctions locales. Rien d'illégal donc, on peut être premier adjoint au maire d'Argenteuil, vice-président du conseil général, et chômeur.

    Si les faits ne relèvent pas du pénal, l'affaire a pris l'ampleur d'une polémique suite à l'article de L’Humanité. Selon Philippe Métézeau, l'opposition se serait vite empressée de propager la nouvelle. « Une campagne d'affichage, et de tracts sur ma situation a été mise en place dans la ville. Ce sont des façons de faire que je ne cautionne pas . Dans deux mois je serai à la retraite. Je considère cela comme des attaques privées, et basses », ajoute le candidat à l'élection cantonale (canton d'Argenteuil-est). Ecoutez sa réaction-vidéo.

    Christophe Obry








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