• Françafrique : Passation de service autour d'Omar Bongo, doyen des dictateurs africains
    Written by Administrator   
    Friday, 06 April 2007

     

    Les deux Afrique de Jacques Chirac : La fin du mandat présidentiel est toujours un moment propice de dresser le bilan : celui de Jacques Chirac ne peut échapper à la règle pour deux raisons principales.

    La première, celle d’un président qu’une catégorie des médias et intellectuels français présentent comme « Chirac l’Africain ». L’homme simple. L’homme « nature » longtemps folâtre, direct, sympathique, extraverti, bon vivant, généreux, dévoué, désintéressé… l’homme de cœur. Chirac ? Qui ne l’a pas vu pour ne pas reconnaître que c’est l’homme ricanant, aimant les bains de foule, buvant de la bière au goulot et à revendre, mangeant beaucoup, parlant dru… autant de comportements et de goûts qui le rapprochent effectivement de l’Africain pur sang ?

    Si l’on ajoutait à cela le fait que l’homme Chirac, tout comme le bon Africain, c’est aussi l’homme qui sait rire autant que pleurer, qui s’affaiblit face aux malheurs privés : la maladie d’une fille aimée, le suicide d’un gendre confirmant l’image d’un être humain à qui la couleur de la peau n’ajoute ni n’enlève rien, pourquoi nier la communauté comportementale qui le passerait pour « Chirac l’Africain » ?

    Mais – et c’est l’autre visage de Chirac qui mérite qu’on y attarde le regard pour trouver une deuxième raison du bilan de fin de règne – Chirac, c’est aussi et surtout le politique tordu. C’est ce visage qui laisse les Africains dans une perplexité que même certains Français parmi ceux qui ont collaboré avec lui ont du mal à comprendre. Pour preuve, sa ministre Françoise Giroud a pu dire de lui : « Cet homme-là est du genre à lire de la poésie en se camouflant derrière un Playboy ». C’est ici que l’autre catégorie des médias et d’intellectuels français disent de lui qu’il n’a cessé de se chercher lui-même derrière des masques variés, des silences défensifs, le goût de l’autodérision. Il y en a même qui pensent qu’il est impénétrable. Ceux qui n’ont vraiment rien compris de l’homme n’hésitent pas de dire qu’il n’est pas intelligent, qu’il déteste les intellectuels, et se demandent s’il se connaît lui-même. Ce sont ces deux personnages dont on parle dans le continent noir et qui ont dessiné en Jacques Chirac deux Afrique totalement opposées : l’Afrique réelle et l’Afrique des élites.

    J’entends par Afrique réelle, l’Afrique des populations autochtones dont on projette les images sur les écrans des télévisions occidentales, au travers des clichés multiformes, quelquefois insoutenables : conflits, misère, pauvreté, sida, diverses maladies tropicales… Cette Afrique n’est en aucune manière impliquée par le jugement de « Chirac l’Africain ».

    Tout au long de ses deux mandats, il a contribué à la remise en cause de l’effort de démocratisation amorcée par les Africains dans les années 1990 (soutien du putschiste Denis Sassou Nguesso au Congo Brazzaville et destitution de Pascal Lissouba, le chef de l’État élu démocratiquement ; soutien du putschiste François Bozizé en République centrafricaine et destitution de Ange Félix Patassé, le chef de l’État élu démocratiquement, etc.), à encourager le maintien des conditions conflictuelles liées à la protestation par le peuple des leaders illégaux (Tchad, Burkina Faso, etc.), à créer les tensions là où on n’en avait pas du tout besoin (Togo, Côte d’Ivoire, etc.).

    Dans le quotidien des populations africaines, les mandats de Chirac n’auront été qu’un « douzenat » de calvaire pour leurs pays respectifs, calvaire exprimé par les mentions sur des pancartes « Chirac assassin » brandies dans différentes capitales africaines (Kinshasa, Bangui, Lomé, Abidjan, etc.). Plus grave, même les populations acquises à la totale cause de M. Sassou Nguesso (considéré dans son pays comme le Bokassa de De Gaulle) n’ont pas hésité à marcher devant l’ambassade de France à Brazzaville, à brûler le drapeau français criant « mort au dernier colon », c’est-à-dire, Chirac.

    Dernier colon français ? Pas si sûr, à en croire les déclarations de l’éditorialiste Libre antenne (du 23 mars 2007) sur le passage du flambeau de la Françafrique dont extrait ci-dessous :

    « La seule compensation qu’un Chirac, Don Corleone de la Françafrique, ne saurait jamais donner même à son héritière Claude Chirac, c’est bien évidemment la grosse manne que représente ce fabuleux et très lucratif réseau françafricain. Et Sarkozy n’en demandait pas moins, lui qui vient d’une modeste famille hongroise, ne peut que saluer les dieux hongrois qui l’ont conduit à ce niveau du pouvoir français - pays central du pilotage françafricain - où on parle des sommes d’argent vertigineuses. D’ailleurs, Mitterrand n’avait-il pas menacé à ceux qui voulaient l’écarter du juteux gâteau françafricain, de commander à son ami Pierre Péan une deuxième monture plus épicée et occidentalisée de son célèbre pamphlet « Affaires Africaines » ! Pour Sarkozy, ce nouvel accord est de loin celui qu’il n’aurait jamais espéré de toute sa carrière d’homme politique français ou hongrois. Surtout que la Françafrique lui propose séance tenante un premier acompte de (tenez-vous bien)… 60 millions d’euros (un peu moins de 40 milliards de francs CFA), en guise de « cadeau de bienvenue ». C’est donc avec un pas léger qu’il quitte le Palais de l’Élysée cette après-midi là, laissant Chirac et De Villepin « rédiger le rapport final ». C’est à Omar Bongo du Gabon, doyen des chefs d’États de la nébuleuse Françafrique (comprenez « France à Fric ») et à son dauphin Abdoulaye Wade du Sénégal, que reviennent la tâche de finaliser la partie technique, qui nécessairement se doit d'être exécutée du côté africain, compte-tenu de la relative transparence des transactions hexagonales. Voici comment se déroule donc la suite : »

    Lecture complète et images vidéo de la passation du pouvoir de la Françafrique entre Chirac et Sarkozy autour du doyen des dictateurs africains sont données sur les sites ci-dessous :

    http://www.laconscience.com/article.php?id_article=5839

    http://africatv.info/video/Gabon2003.wmv

    http://africatv.info/video/Gabon2003.wmv

    Dégoûtant ! Révoltant ! De tous les chefs d’État français, De Gaulle compris, pas un seul n’aura choyé d’autant, au détriment des populations, les despotes africains pour qui il a comme il aime bien le répéter lui-même, de l’« estime personnelle ». C’est par rapport à ceux-là qu’effectivement on peut parler de « Chirac l’Africain ». Il les aime, peut-être un peu trop, pour en faire des chefs d’État des pays souverains.

    Ne dit-on pas finalement d’eux qu’ils ne sont que des « sous-préfets nègres » ? Consciemment ou inconsciemment, c’est comme tel qu’ils ont été gérés par l’Élysée de Chirac. En reconnaissance du traitement paternaliste, ils ont, au terme du 24e sommet Françafrique de Cannes, souhaité organiser une grande fête en son honneur au nom de la fin de son mandat. Une première dans l’histoire de ce club des mafieux !

    Honneur refusé, bien évidemment par Chirac qui, en bonne bête politique merveilleusement douée, est tout à fait conscient qu’aucun d’eux n’est ni « ami personnel » ni homologue de la taille des dirigeants capables de peser sur l’échiquier international. « Ami personnel », « ami intime », « grand leader africain »… Chirac a su trouver les mots qui conviennent pour obtenir dans les États respectifs à la tête desquels ils se trouvent ce qu’il a bien voulu obtenir pour l’intérêt… de la France. Et c’est chose faite au détriment des populations africaines dont nombreuses n’ont même plus d’eau potable ni d’électricité qu’elles avaient déjà sous Mitterrand, pillage à grande échelle ayant plus infantilisé les chefs d’État qu’amélioré les conditions de vie de leurs populations.

    Ne dit-on pas en France, indépendamment de son « non » à la guerre d’Irak et du fiasco au référendum sur la constitution de l’Europe, que la seule réussite de ses deux mandats l’aura été en politique étrangère ? C’est vrai ! La France sous Chirac a tout gagné en Afrique, dans la proportion de l’enfoncement des États africains qui lui auront été les plus fidèles. Quant au reste, qu’il s’agisse de l’avant ou de l’après Chirac, chaque dirigeant africain continue de vaciller son pays vers le gouffre auquel il était destiné.

    La paix des plus faibles passera-t-elle par le soutien permanent des dictateurs et le refus de les combattre quand ils sont attaqués par plus puissants qu’eux ? On peut le croire si l’on pense au peuple irakien qui, si Chirac était écouté pour que « son ami personnel » soit maintenu au pouvoir, aurait dû faire l’économie des souffrances supplémentaires. Mais combien de victimes de la dictature partagent cette analyse, et pour combien de temps encore ?

    © Copyright Mwinda

    Sassou Nguesso encore en vedette dans Le Canard

    « Le Canard Enchaîné » de cette semaine rend compte, comme de bien entendu, de la plainte des associations françaises et congolaise (la FCD) contre certains dictateurs africains ayant « investi » dans l’immobilier en France.

    Dans un article intitulé « A la chasse aux milliards planqués par les dictateurs » l’hebdomadaire satirique décrit à sa manière « ce joyeux pillage qui a enrichi au passage des Français banquiers, promoteurs ou hommes d’affaires ».

    Font l’objet d’un traitement particulier les chefs d’Etat de l’Afrique centrale. A propos du Congo « Le Canard Enchaîné » (4/4) explique que « le roi du pétrole congolais a beaucoup endetté son pays. Et plusieurs fonds d’investissement anglo-saxons, qui ont hérité d’une partie des créances, lui font des misères. L’un d’eux, FG Hémisphère, a calculé qu’entre 2003 et 2005 les dirigeants congolais ont « oublié » de verser au Trésor public de leur pays 750 millions d’euros [plus de 490 milliards de F. CFA ou plus d'un milliard de dollars, ndr] de recettes pétrolières.

    Grand ami de Chirac depuis plus de trente ans, Sassou se rend souvent en France mais préfère descendre à l’hôtel Meurice, accompagné d’une importante délégation (87 personnes en mars 2006), plutôt que de séjourner dans sa villa Suzette, au Vésinet, riche en meubles d’acajou et en tapis d’Aubusson, avec marbre de Carrare et robinets en or (selon le magazine « Jeune Afrique », qui s’est intéressé à cette plomberie) dans les salles de bains.

    La famille de Sassou possède aussi quelques masures parisiennes avenue Rapp et avenue Foch, et le neveu Wilfrid abrite une collection de voitures de luxe (Jaguar, Porsche, Aston Martin) dans le parking de son appartement d (550 m2) de Courbevoie. Selon le fonds britannique Kensington, Total n’est pas le seul groupe français à abuser du pétrole congolais. Plainte a été déposée en 2005 contre une banque très impliquée dans la région, BNP Paribas, pour « blanchiment d’argent ». Le vilain mot ! ».

    Mais (on se console comme on peut) il est vrai, souligne l’hebdomadaire français, qu’en Afrique centrale Sassou est en bonne compagnie : il figure en bonne place avec Bongo, Dos Santos (qui « a détourné plus de 3 milliards d’euros de revenus pétroliers ») et feu le maréchal Mobutu et ses 5 milliards qui se promènent encore on ne sait où…


    votre commentaire
  • Visite surprise de le Pen dans un quartier difficile d'Argenteuil
     
    couper le son
    <script language=Jscript event=PlayStateChange(oldState,newState) for=MediaPlayer> doPlayStateChanges(oldState, newState); </script>
    ARGENTEUIL (AFP), Vendredi 6 avril 2007
    Le candidat du Front national a l'élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen s'est rendu vendredi 6 avril à Argenteuil, pour une "visite symbolique mais réelle" visant à prouver à l'opinion que, pour le FN, "désireux de prouver sa volonté d'intégrer les populations de banlieue", il n'existe pas de zone de non-droit. Et pour, de l'aveu même de son leader, faire savoir aux habitants de ces zones défavorisées qu'"il serait heureux de recevoir leur vote".

    Durée: 1mn45
     

    1 commentaire
  • <script type=text/javascript> //<![CDATA[ // //]]> </script>
    Première réunion du gouvernement ivoirien
     
    couper le son
    <script language=Jscript event=PlayStateChange(oldState,newState) for=MediaPlayer> doPlayStateChanges(oldState, newState); </script>
    ABIDJAN (AFP), Samedi 7 avril 2007
    Le nouveau gouvernement ivoirien au travail. Images du président Laurent Gbagbo, du Premier ministre Guillaume Soro, et des ministres, et de la photo de famille.

    Durée: 01mn05
     
    ©
    <script type=text/javascript> //<![CDATA[ // //]]> </script> <script type=text/javascript> //<![CDATA[ // //]]> </script>
    <script type=text/javascript> //<![CDATA[ // //]]> </script>
    Tous vos magazines jusqu'à -77%
    >> je m'abonne >>
    AUTRES VIDEOS

    votre commentaire
  • Ais poussez-vous un peu ! Je viens à la rencontre des gens, laissez-les passer !", lance Jean-Marie Le Pen à l'adresse des journalistes qui se pressent autour de lui.

    Il est 10 h 10, vendredi 6 avril, le président du Front national vient d'arriver sur la dalle de la cité du Val d'Argent à Argenteuil. Cette dalle où en octobre 2005, au moment des révoltes des banlieues, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, avait parlé de "racailles". Plus tard en visite à La Courneuve, le ministre avait même promis de "nettoyer au Kärcher" les cités, des mots qui lui valent à présent une grande hostilité de la part de la jeunesse issue de l'immigration. Une faiblesse que Jean-Marie Le Pen entend bien exploiter avec cette visite inopinée - même le chauffeur du car conduisant les journalistes ignorait la destination du périple - dans ce qu'il appelle "les territoires abandonnés par les politiciens français".

    <script language=JavaScript>if (provenance_elt !=-1) {OAS_AD('x40')} else {OAS_AD('Middle')}</script>

    <script language=JavaScript src="http://s0b.bluestreak.com/ix.e?jss&wmode=Window&s=3811561&u=&n=1528698668&cltk=http://pubs.lemonde.fr/5c/SPECIAL-LEMONDE/articles_special/exclu/1528698668/Middle/OasDefault/lm_maaf_election03_m/presidentiel300.html/35626133633735383435663162303730?" type=text/javascript> </script> <script language=VBScript> on error resume next ShockMode = (IsObject(CreateObject("ShockwaveFlash.ShockwaveFlash.6")))</script>

    Pour l'heure, M. Le Pen cherche à rencontrer des habitants du quartier. Reste qu'à cette heure matinale peu de personnes se bousculent.

    Il y a eu ces mères de famille entourées de leurs bambins rencontrées à son arrivée : "C'est Le Pen ? Bienvenue !", lui a lancé l'une d'elles portant un voile bleu ciel tandis qu'une autre criait "Dégagez ! Rentrez chez vous !" à la petite foule entourant le candidat. Il y a eu aussi les rares clients du café installé sur la dalle qui sont sortis voir ce qu'il se passait : "Sarkozy quand il est venu il a parlé de racailles. Si lui parle de citoyens, ça va. La République appartient à tout le monde et on en a marre qu'on nous traite de racailles !", a commenté l'un d'eux à un journaliste. Un retraité arrive, l'aborde et fait part de son trouble : "On dit que vous n'aimez pas les étrangers", ce à quoi M. Le Pen répond en rappelant qu'à une législative partielle de 1958, il a présenté un "candidat musulman".

    "SAFARI"

    Un jeune homme s'inquiète de ne pas pouvoir exercer sa religion : "La seule chose que nous ne voulons pas ce sont des mosquées cathédrales car elles sont des éléments de propagande", affirme le président du FN. "Je suis français mais avant d'être français je suis musulman", insiste le jeune homme.

    M. Le Pen se tourne alors vers un nouvel interlocuteur. "Je ne suis pas venu ici faire un safari politico-médiatique, lance-t-il aux badauds. Si certains veulent vous kärcheriser pour vous exclure, nous voulons, nous, vous aider à sortir de ces ghettos de banlieue ou les politiciens français vous ont parqués, pour vous traiter de racaille par la suite."

    Lui habituellement si prompt à dénoncer les "casseurs" voit aujourd'hui des "victimes" d'un "système qui ne contrôle plus rien, en laissant de manière anarchique pourrir les situations les plus délicates". Il se veut séducteur. "Il n'y a pas de "beuritude"".

    "Vous n'êtes ni des potes, ni des blacks, ni des beurs, vous êtes des citoyens français", déclare-t-il. Un discours qui n'a pas l'air de séduire Karim, qui proteste : "Il parle de Sarko et ses racailles mais lui qu'est-ce qu'il dit sur la guerre et les fours crématoires ? Il me répugne."

    Christiane Chombeau
     





    Envoyez cet article par e-mail
    <script language=JavaScript>OAS_AD('Bottom');</script>
    <script language=JavaScript>OAS_AD('TopRight');</script>
    Cliquez pour agrandir l'image
    Jean-Marie Le Pen, lors de sa visite à Argenteuil, vendredi 6 avril 2007. | REUTERS/BENOIT TESSIER
    REUTERS/BENOIT TESSIER
    Jean-Marie Le Pen, lors de sa visite à Argenteuil, vendredi 6

    votre commentaire
  • Trois questions à Christiane Taubira

    Le 6/04/2007 à 22h07 | retour

    Interview


     

    Christiane Taubira est déléguée à l'expression républicaine de Ségolène Royal et députée de Guyane. Elle commente le nouvel engouement 2007 pour l'électorat d'Outre-mer.

    1 - Orange : Comment analysez-vous l'affluence des candidats aux Antilles en cette fin de campagne ?
    J'ai l'impression, compte tenu du calendrier, qu'il y a probablement un calcul de la part des candidats qui se rendent là-bas. Ils se disent que les quelques milliers de voix de l'Outre-Mer risquent de faire la différence. En 2002, certains y allaient par simple politesse. Aujourd'hui, cet électorat est de plus en plus courtisé. Les populations d'Outre-Mer sont très politisées mais elles se méfient aussi. Les gens se souviennent qu'en 2002, en métropole, les commentaires politiques avaient commencé alors que les bureaux de vote n'étaient pas encore fermés chez eux. Ils souhaitent réellement que l'on tienne un peu plus compte d'eux.

    2 - Orange : Votre commentaire sur le récent déplacement de François Bayrou aux Antilles ?
    La "bulle" François Bayrou en métropole n'a pas marché Outer-mer. Les habitants locaux ont des repères politiques bien précis, ils connaissent le positionnement politique des uns et des autres. De ce point de vue, ils se comportent de façon plus rationnelle : ils sont moins soumis à la pression des sondages et des commentaires quotidiens. Lorsque François Bayrou était là-bas, on avait annoncé un meeting avec des milliers de personnes. Il paraît qu'il n'y en a même pas eu une centaine. En Martinique, en Guyane et en Guadeloupe, son séjour n'a provoqué ni adhésion spectaculaire ni bouleversement dans la perception des choses.

    3 - Orange : Votre réaction à la visite de Nicolas Sarkozy en Outre-mer ?
    Nicolas Sarkozy a démontré aux Antilles qu'il est un véritable caméléon. Il calibre toujours ses discours selon son auditoire. On a vu la différence entre son discours où il cite Blum et Jaurès et le grand écart qu'il fait en parlant de son ministère de l'identité nationale. Le principal reproche que l'on peut faire à ce candidat, c'est qu'il est inconstant et instable. Le parti socialiste, lui, est au contraire dans la constance et dans le fond. L'important, c'est de respecter les électeurs. Dominique Strauss-Kahn va se rendre en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane en fin de semaine prochaine. Propos recueillis par Chloé Juhel.

    Par : Chloé Juhel

    votre commentaire